17/12/2012

Turin et son marché de Noël...

Turin : bouquinistes sous les arcades le long de la Via Pò.


En guise d’exotisme, on pourrait se limiter à la rêverie d’un marché de Noël à Turin… D’une même néo-tradition planétaire aux joyeuses barbes blanches et bonnets rouges… Alignements de « chalets » avec un arrière goût de Voyage en Italie à la Giono. Mais non, on s’échappera vite de ces gentillesses, de ces odeurs un peu trop sucrées, pour traverser tous les marchés d’une ville vraiment populaire et cosmopolite.

Moins connu que la venue en France de main d’œuvre piémontaise, le phénomène de la « transhumance inverse » – valable pour le Queyras jusqu’à la fin du XIXe siècle – voyait les habitants du versant « français» partir vers le Piémont d’Italie pour leurs activités (dont libraire à Turin…).
Savoir que l’harmonie d’un territoire se définit d’abord par les flux humains qui traversent son histoire et ses paysages. Savoir déceler l’entropie (mesure d’un système) liée ou pas à ces phénomènes… Ainsi, le Queyras n’est qu’une composante d’un vaste ensemble connu sous le nom d’Alpes Cottiennes. Ces Alpes se définissent depuis l’antiquité comme allant du Mont-Cenis au Col de l’Arche, de Suze à Embrun... La seule grande ville à proximité immédiate est Turin (visible par temps clair des hauteurs du Queyras…). Il est bon de s’y rendre pour constater que la diversité ethnique et culturelle d’une mégalopole de l’Europe d’aujourd’hui – entre Occident, Orient et Méditerranée – se construit peut-être ici sur un héritage local déjà varié.